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15 avr. 2014 15:45:00

Pollution de l’air intérieur : un marché à fort potentiel pour les EP ?

Pollution de l’air intérieur : un marché à fort potentiel pour les EP ?

Un nouveau rapport, plutôt alarmiste, évalue à 19 milliards d’euros le coût annuel de la pollution de l’air intérieur, qui causerait, par ailleurs 20 000 décès par an. Une prise de conscience qui appelle des actions concrètes et notamment une meilleure maintenance des divers réseaux aérauliques. Un marché de niche sur lequel évoluent déjà des entreprises du secteur de la propreté.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) vient de lancer un nouveau pavé dans la mare concernant la qualité de l’air intérieur suite à une étude réalisée avec l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur et Pierre Kopp, professeur d’économie à la Sorbonne : le coût global pour la collectivité atteindrait environ 19 milliards d'euros par an. « Cette étude, la première du genre sur l'air intérieur où nous passons près de 90 % de notre temps, se
veut plus illustrative que quantitative en raison du manque de données pouvant exister pour certains polluants » reconnaît l'Anses qui évalue toutefois à près de 20 000 le nombre de décès par an. Une mortalité due au tabagisme passif, bien entendu, mais aussi aux maladies respiratoires causées par des particules, différents polluants, ou encore des moisissures. Le coût global a été estimé à partir du nombre de vies perdues mais aussi de la dégradation de la qualité de vie liée aux traitements médicaux, les pertes de production pour l'économie ou encore le coût pour les finances publiques à travers les dépenses en soins et en recherche.
Parmi les six polluants étudiés, le poids des particules est majeur avec quelque 16 000 décès prématurés estimés et un coût représentant les trois quarts (73 %) de la facture globale. Ce constat, qui s’applique bien au-delà des seuls bâtiments d’habitation, devrait conforter les professionnels qui tentent depuis de nombreuses années de faire passer un message de prévention : la qualité de l’air intérieur dépend aussi de l’état des réseaux.


Un marché pour les EP spécialisées
« C’est une dimension qui n’est pas encore assez prise en compte, ou de façon réellement satisfaisante. N’évoque-t-on pas plus régulièrement la qualité de l’air extérieur, alors que dans une journée, la grande majorité des individus séjournera plutôt en intérieur ? De même, il convient de se rendre compte aujourd’hui, que tout ce qui se met en place autour du développement durable n’est pas à considérer comme une contrainte, mais un comme un réel atout sociétal ! » insiste Marc Pierrepont, créateur de la société Clim Air, pionnière dans le secteur de l’entretien des réseaux aérauliques depuis 20 ans, qui enseigne par ailleurs à l’université Paris XIII, au sein d’un Master consacré à l’Environnement, la Santé, au Développement durable. Il aime aussi à rappeler qu’une personne ayant une activité raisonnable a besoin d’environ 15 000 litres d’air par jour, et qu’en retour elle va notamment rejeter dans l’air 55 g de vapeur d’eau par heure, de même que mettre en mouvement plusieurs centaines de milliers de particules en rapport avec son activité. La mise en propreté des réseaux aérauliques va donc bien au-delà d’un simple geste technique, pour toucher aux enjeux même de santé publique. « Nous influons sur les réseaux et les réseaux influent sur nous. » conclut l’expert.
Ce type de prestation, qui représente encore un marché de niche, devrait connaître un réel essor, en particulier dans le secteur tertiaire. L’heure est à l’amélioration de la qualité de vie au bureau, à l’instar des campagnes menées par Kimberly-Clark Professional dans son « projet pour le bien-être au travail ». Gageons qu’en complément des questions liées à l’hygiène des occupants, le sujet de l’air intérieur, et de sa qualité, prendra une place de plus en plus importante. L’enjeu sera alors de savoir quels moyens sont mis en œuvre et surtout à quels prestataires seront confiées ces opérations. L’expérience vécue par des donneurs d’ordres dans le secteur de la 3 D pourrait bien servir de leçon : ces nouveaux métiers, liés au multiservices ne doivent pas se développer au détriment du professionnalisme. On ne s’improvise pas dans la maintenance et le nettoyage des réseaux aérauliques, pas plus que l’on ne s’improvise applicateur dans la 3 D. Il n’en demeure pas moins que ces deux activités, considérées comme des « niches », sont appelées à devenir des incontournables dans l’univers de l’hygiène et de la propreté.

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