« On ne peut pas faire mieux avec moins... ! »
Florence Berthout, présidente du groupe Les Républicains et Indépendants au Conseil de Paris revient pour Bâtiment Entretien sur la question de la propreté.
Etes-vous satisfaite des débats et des décisions actées lors du Conseil de Paris de la semaine dernière?
Mais aucune décision n’a été prise au dernier Conseil de Paris ! C’est bien le problème depuis 3 ans. Nous avons des annonces, mais aucune mesure nouvelle n’a été traduite en acte. Nous avons bâti dans le cadre d’une mission d’information et d’évaluation (MIE) un constat partagé par l’ensemble des groupes politiques sur les nombreux dysfonctionnements du service en charge de la propreté. Au terme de 7 mois de travaux, nous avons adoptés à l’unanimité, majorité et opposition, 45 préconisations. La Maire de Paris dit vouloir les mettre en œuvre mais refuse de s’engager sur une augmentation indispensable des moyens humains et techniques.
Les mesures prises vont-elles assez loin et sont-elles adaptées à la situation (équipes mobiles d’interventions, renouvellement du matériel, comités citoyens)?
Les mesures annoncées sont directement inspirées de la MIE. Or, sur les 45 préconisations, seules quelques unes semblent être reprises par la Maire de Paris. Encore une fois, annoncer ne veut pas dire mettre en œuvre. Les brigades volantes par arrondissement nécessitent l’ouverture de 84 postes budgétaires. Or, le budget 2018 ne prévoit que 8 créations de postes. A personnel constant, ce dispositif ne peut pas marcher. Quant au renouvellement des matériels, nous attendons de les voir dans les ateliers, ce qui est encore loin d’être le cas. Enfin, les comités citoyens viennent doublonner ce que font les maires d’arrondissement et les conseils de quartier.
Parmi les propositions que formuliez quelles mesures (oubliées ou écartées) auraient été les plus urgentes à mettre en œuvre?
En matière de propreté, on ne peut pas faire mieux avec moins. Or, l’espace public s’agrandit, 30 % en plus depuis 2001 et les moyens pour le nettoyer diminuent. La direction de la propreté compte 1000 agents en moins qu’en 2001, le budget a baissé de 11 % en euros constants et le parc d’engins a diminué de 10 % depuis 2010 et souffre d’un taux d’immobilisation important, un quart des engins étant indisponibles à chaque instant. L’urgence est donc de mettre des moyens supplémentaires sur la table pour enfin s’attaquer enfin à la saleté des rues de Paris.
La consultation des parisiens au travers d’une étude IFOP était-elle justifiée?
Alors que le service de la propreté est exsangue, dépenser 224 580 € pour savoir que Paris est sale est particulièrement choquant. Cela démontre la déconnexion profonde de la Maire de Paris avec les réalités parisiennes. J’ajoute que notre MIE souhaitait consulter les 123 Conseils de quartiers, soit plus de 4 000 Parisiens, et que cela nous a été refusé faute de moyens.