Les clignotants de la Propreté passent au vert
Un chiffre d’affaires global du secteur qui passe la barre des 12 milliards d’euros en France, des marges qui progressent légèrement et des secteurs, comme celui de la santé qui reprennent des couleurs : les derniers indicateurs fournis par la profession sont plutôt encourageants. Faut-il pour autant faire preuve d’euphorie ? Non sans doute, mais d’une confiance retrouvée certainement.
Dans un contexte général de raisonnable mais relative confiance dans les perspectives économiques qui s’ouvrent pour 2015 le secteur de la propreté observe lui aussi quelques embellies. Les chiffres annuels produits par l’observatoire économique du Fare Propreté et rendu publics récemment par la FEP font état d’une progression de 1,9% du chiffre d’affaires des entreprises sur les 12 derniers mois (octobre 2013-octobre 2014). Cette évolution profite d’abord aux PME réalisant moins de 1 million d’euros de chiffre d’affaires et qui enregistrent une progression de 3% de leur CA, contre +2% pour les entreprises entre 1 et 20 millions d’euros de CA, et +0,5% pour les grands groupes. Les segments qui ont le plus profité de cette croissance sont ceux de la santé (+3,5 % sur un an) et les bureaux (+2,5 %).
Les données publiées par la profession pour l’année 2012 dans son intégralité font état par ailleurs d’une légère progression du taux de marge (2,6% en 2012 contre 2,4% en 2011). « Il reste très loin du niveau atteint en 2007 (4,2 %) et du taux de marge brute moyen tous secteurs confondus (autour de 21 %) » note toutefois les responsables professionnels.
En 2013 le secteur a également enregistré un nombre important de création d’entreprises dites « classiques » : plus de 4 000, soit une progression d’environ 70% par rapport à l’année précédente. Une dynamique qu’il convient de relativiser si on s’intéresse aux chiffres relatifs aux auto-entrepreneurs qui sont, une fois de plus à la peine.
Des clients qui reviennent
Sur le terrain les entreprises de propreté ressentent aussi cette tendance qui se nourrit aussi d’autres éléments favorables comme le prix bas des matières premières et notamment du pétrole, ou encore le versement du CICE, bienvenu pour renflouer des trésoreries mises à mal. « Depuis le début de l’année le téléphone s’est mis à sonner à nouveau ! » remarque Yves Neveu, créateur et dirigeant de la société rennaise Neveu Nettoyage. Pas de quoi faire exploser le standard téléphonique tout de même, mais suffisamment pour offrir quelques perspectives pour les mois à venir. « Nous sommes à nouveau sollicité par des collectivités ou des entreprises qui ont fait à un moment le choix du prix avec de grands groupes qui avaient d’abord besoin de volume et de trésorerie. Aujourd’hui les PME comme la mienne ont leur place à prendre même si la concurrence demeure rude ». Un constat partagé par d’autres entrepreneurs de taille moyenne, basés en province notamment. Après quelques années de pression déraisonnable sur les prix un certain nombre de donneurs d’ordres tous secteurs d’activité confondus semblent avoir mesuré les limites de la course aux prix bas, voire au low-cost, qui se traduit immanquablement par une baisse significative de la qualité des prestations mais aussi par un turn-over des prestataires.
Contrôles plus fréquents
Dans certains secteurs comme la santé ou les collectivités, malgré la crise qui les frappent, l’externalisation progresse. Une opportunité pour les entreprises de taille moyenne et bien implantées sur leurs territoires. La crise, et la chasse tous azimuts aux déficits, peut aussi avoir une incidence fâcheuse sur les PME. « Nous sommes devenues des cibles idéales de l’URSSAF ou du Trésor Public, note ce patron d’entreprise de propreté qui a eu droit à plusieurs reprises ces derniers mois à la visite des contrôleurs de l’URSSAF. Non seulement je n’avais rien à me reprocher, mais en plus c’est l’Etat qui me devait de l’argent ! Il n’empêche que nous assistons aujourd’hui à une chasse au trésor assez frénétique. Les PME sont particulièrement ciblées par qu’il est plus facile, moins long et moins couteux de les contrôler plutôt que de s’attaquer à un grand groupe ! » conclut cet entrepreneur qui pointe aussi du doigt la situation des auto-entrepreneurs dont certains réalisent des prestations en sous-traitance pour son entreprise. « Tous ceux qui ont un client unique sont visés et tombent sous le coup du travail dissimulé ou travail au noir ».
« La propreté compte 23 005 auto-entrepreneurs, soit deux tiers des entreprises, mais seuls 13 787 d’entre eux ont déclaré un chiffre d’affaires. Celui-ci représente, en cumul, à peine 1 % du volume d’affaires global du secteur » résume quant à elle la FEP.
2012 confirme la tendance amorcée en 2010
Selon les chiffres publiés par la FEP le cap des 12 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour le secteur de la propreté a donc été franchi en 2012 (derniers chiffres connus), avec, au 1er janvier 2013 un nombre total d’entreprises de propreté s’établissant à un peu plus de 32.000, contre 29.333 l’année précédente.