Entreprises de propreté. « Il faut protéger les salariés, les entreprises mais aussi les dirigeants de Tpe-Pme »
3 questions à...Stéphanie Pauzat, présidente de Miléclair et vice-présidente de la Cpme
Un an après le début de la crise quelle est la situation des Pme ?
La perception est très hétérogène, d'une entreprise à l'autre et d'un secteur à l'autre. Mais globalement, ce que nous disent les dirigeants dans un sondage réalisé en janvier c'est qu'ils sont inquiets et surtout incapables de se projeter. La moitié des 2 400 entreprises interrogées s'estiment incapables de subir un nouveau confinement, et plus de la moitié craignent pour leur pérennité. 42% s'avouent résignés et 23% se disent optimistes. Mais au-delà des chiffres les dirigeants de Pme cherchent des solutions et sont prêts, par exemple, à organiser des vaccinations de leur personnel. Dans le secteur de la propreté la situation est également contrastée, en fonction de l'activité des clients. Nous percevons aussi dans nos entreprises une vraie lassitude et inquiétude qui se traduit par une tension dans les rapports sociaux. Malgré les aides le climat n'est plus le même qu'au printemps dernier.
Comment jugez-vous les mesures de soutien aux entreprises mises en place par le Gouvernement ?
La réaction à l'arrêt brutal de l'économie a été rapide et s’est adaptée tout au long de la crise. Nous avons apprécié que le Gouvernement puisse prendre des mesures rapides. L'Etat a fait beaucoup pour les salariés, pour les entreprise, dans un souci de maintenir le pouvoir d'achat.. Il faut maintenant anticiper la reprise et bien comprendre que la pays a besoin de se reconstruire sur un plan économique.
Quelles propositions formulez-vous pour accompagner au mieux cette reprise ?
Il faut à la fois protéger les salariés, les entreprises mais aussi les dirigeants de Tpe-Pme dont certains vont malheureusement devoir arrêter leur activité à cause de la crise et auront besoin de s'engager sur de nouveaux projets.
De façon très concrète nous demandons que les prêts garantis par l'Etat (Pge) puissent être intégrés dans un prêt plus global de consolidation étalé sur 8 ou 10 ans et incluant toutes les dettes.
Nous souhaitons également que la situation du chef d'entreprise soit considérée et que, par exemple, les dettes sociales personnelles d'un dirigeant, au statut d'indépendant soient intégrées dans la structure de liquidation juridique. De même un dirigeant qui remboursait régulièrement ses crédits avant la crise ne doit pas être inscrit au fichier des incidents de paiements (Ficp) ni voir son score Banque de France dégradé. A cela s'ajoute la nécessité d'accompagner les entrepreneurs en difficulté au travers des groupes de prévention agréés (Gpa) pour bénéficier d'une expertise extérieure, et de développer les accès aux dispositifs d'aide psychologique de type Apesa.
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