La France en état d'alerte maximum
Depuis plusieurs années déjà les punaises de lit empoisonnent sérieusement la vie de milliers de locataires et de centaines d'hôteliers. Aujourd'hui l'invasion se généralise et la lutte s'organise. Mais pas toujours de façon très efficace...
La punaise de lit qui avait peu ou prou disparu au cours des Trente Glorieuses s'est glissée dans les bagages des supporters de la Coupe du Monde 1998, et depuis, le fléau ne cesse de s'étendre. « D'année en année nous assistons à une explosion du phénomène qui s'accompagne d'une plus grande résistance des ces parasites de l'Homme. La multiplication des traitements, parfois mal réalisés ou insuffisants a progressivement installé la punaise.
La meilleure façon de s'en débarrasser est aujourd'hui la combinaison d'une détection efficace des lieux touchés, grâce à un chien, et un traitement mécanique ciblé à l'aide de la chaleur. Traiter à l'aveugle peut entraîner une diffusion plus large encore du parasite. La chimie demeure toutefois le moyen le plus répandu. Les applicateurs doivent impérativement être bien formés, utiliser les bons produits dans le bon ordre et surtout procéder à deux ou trois passages minimum » insiste Jean-Michel Bérenger, entomologiste médical à la Timone à Marseille, qui compte parmi les meilleurs spécialistes français de la punaise de lit, et co-auteur d'un livret très documenté sur le sujet.
Hôtels, cinémas, Disneyland.... aucun site n'est épargné
Plusieurs indicateurs ont permis de mesurer récemment l'ampleur du problème, à commencer par les très nombreux cas d'infestations de masse qui ne peuvent plus être passés sous silence : des bailleurs sociaux reconnaissent leur impuissance face à un fléau qui peut toucher aujourd'hui des milliers d'appartements, Disneyland (qui dispose dune équipe spécialisée assistée de 3 chiens pour la détection) est contraint de communiquer sur le sujet, et de plus en plus de complexes cinématographiques font appels à des applicateurs. Pour les (vrais) professionnels de la 3D, confrontés quotidiennement aux punaises de lit, certains prestataires contribuent à amplifier le problème, par pure négligence ou par manque de formation. Pour les punaises, comme pour d'autres types d'interventions, l'obtention du «certibiocide » n'est pas une garantie de compétence, alors que les méthodes de traitements mécaniques – canons à chaleur, vapeur, froid...- se développent, même si leur coût de mise en œuvre est sensiblement plus élevé que celui de la chimie.