Le mauvais procès fait aux gels hydro-alcooliques
A la suite d'un article de presse mettant en cause les gels hydro-alcooliques, le président de la SF2H, le Dr Pierre Parneix a dû fermement remettre les pendules à l'heure.
La mèche a été allumée le 28 juin dernier par le journal gratuit 20 Minutes avec un article intitulé « Gels antibactériens : 200 spécialistes alertent sur leurs dangers pour la santé », associant de façon un peu hâtive ces produits d'hygiène des mains à deux perturbateurs endocriniens, le Triclosan et le Triclocarban. Problème : ces deux produits à visées anti-microbiennes, qui peuvent constituer un risque avéré, sont présents dans plus de 2 000 produits (cosmétiques, jouets, vêtements, peintures...) mais en aucune façon dans les gels hydro-alcooliques.
Un « bad buzz » préjudiciable
Les 200 scientifiques, lanceurs d'alerte pour le magazine scientifique américain Environmental health perspective, ne mentionnent pas de leur côté cette famille de produits. Ce qu'a reconnu rapidement l'auteur de l'article qui a mis le feu aux poudres. Fin du « bad buzz » ? Pas forcément, comme le regrette le président de la FS2H. « Malgré l’allant et l’enthousiasme des hygiénistes à contrer cet énième vent contraire à la prévention, il est évident que cette défiance entrainera une baisse de la fréquence de l’hygiène des mains en milieu de soins.... » s'inquiète le médecin qui rappelle à quel point le combat contre les infections nosocomiales est un engagement de chaque instant qui peut être mis à mal. D'autant plus que le débat actuel sur les perturbateurs endocriniens n'a rien d'anecdotique, ni d'anodin.
Pas d'agrément pour le Tricolsan
« Les spécialistes de l’hygiène sont mobilisés depuis des années avec les services de santé au travail et en collaboration avec les industriels pour mettre à disposition des professionnels des produits toujours plus sûrs. C’est une des préoccupations premières de la SF2H qui pour cela a créé un partenariat l’année dernière avec l’Institut de santé et sécurité au travail (INRS). La réglementation européenne dite Biocides qui se met en place progressivement depuis plusieurs années vise d’ailleurs à éliminer tous les composants chimiques à risque parmi les désinfectants qui sont la catégorie 1 de ces produits biocides dans la législation. A ce titre le Triclosan n’a pas obtenu d’agrément comme le stipule la décision du 27 janvier 2016 » conclut Pierre Parneix.
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