Dans le prolongement du conflit qui a opposé les salariés de la société OMS à leur employeur mais également à Paris Habitat, la CGT se trouve aujourd’hui en pleine tourmente : le syndicat Propreté Ile-de-France a été suspendu vendredi dernier par l’union départementale de Paris.

Après 4 mois de mobilisation et d’actions diverses dirigées à la fois contre leur employeur, la société OMS, mais aussi contre leur donneur d’ordres, le bailleur sociale Paris Habitat, la quarantaine de gréviste sont parvenus, le 26 janvier, à un accord de sortie de crise. Celui-ci prévoit en particulier la prise en compte de 60% des jours de grèves et une prime de 200 € pour chacun des 41 salariés, l’augmentation des qualifications les plus basses, l’abandon des clauses de mobilité, mais aussi la possibilité de poursuivre les procédures  prud’homales pour délit de marchandage. Une victoire en demi-teinte pour la CGT HPE et la CNT qui pointent du doigt le « lâchage » de Sud nettoyage « qui a fait perdre deux mois aux grévistes », avec en toile de fond le conflit ouvert avec le syndicat propreté de la CGT rattaché de façon historique à la section « ports et docks ».

Claude Lévy (notre photo), secrétaire de la GCT HPE, qui revendique un millier d’adhérents vient de gagner une première manche hautement symbolique puisque l’UD CGT de Paris a suspendu, le 18 février dernier, le syndicat CGT Propreté Ile-de-France. « Il aura fallu 30 ans pour qu’une structure CGT, en l’occurrence l’Union Départementale des syndicats CGT de Paris, se décide à mettre les pieds dans le plat et à enfin prendre des mesures concrètes contre le syndicat CGT de La Propreté de la région parisienne qui déshonore la CGT » s’emporte Claude Levy qui reprend à son compte des faits mis en lumière par un reportage du magazine « Spécial investigations » de Canal+  intitulé : « CGT, la couleur de l’argent ».

De son coté le  syndicat CGT « officiel » du monde la propreté -représentatif lors des élections professionnelles (42%) et revendiquant 3 500 adhérents en Ile-de-France- que nous avons pu interroger avant que ne soit prononcée la suspension, rappelle sa légitimité, insiste sur les conflits qu’elle accompagne régulièrement contre des entreprises de propreté, et note que dans le cas de l’affaire Paris Habitat elle n’a pas été informée comme elle aurait été en droit de l’être pour accompagner les grévistes et tenter de trouver une sortie de crise… Un coup de théâtre qui ne remet pas en cause pour l’instant la représentativité de la CGT Propreté Ile-de-France au sein des instances de la branche, mais qui pose question et pourrait donner lieu à de nouveaux rebondissements dans les semaines qui viennent alors que se profile le congrès de la centrale syndicale.