Entreprise familiale créée dans le Nord de la France, en 1898, les Laboratoires Anios devraient passer sous pavillon américain d’ici la fin de l’année. Un rachat par le géant de l’hygiène Ecolab qui profitera ainsi de nouvelles ouvertures sur le marché européen de la santé.

Les professionnels du secteur de l’hygiène et de la santé n’hésitent pas à qualifier l’opération de hautement stratégique, voire historique. Pour Ecolab, spécialiste notamment des produits et solutions d’hygiène et de nettoyage la très probable reprise d’ici la fin de l’année du leader européen de la désinfection hospitalière (220 millions d’euros de chiffre d’affaires, 700 salariés et présence dans 80 pays) représente une formidable opportunité. Le groupe américain qui réalise plus de 13 milliards de dollars de chiffre d’affaires dans 170 pays et emploie quelque 47 000 salariés à travers le monde, vient de créer un département santé avec pour objectif de réaliser 1 milliard de dollars de ventes à court terme. Pour Ecolab, dont le portefeuille dans la santé représente aujourd’hui 5% de ses ventes, Anios constitue une cible de choix : leader en France et en Europe dans la santé, plus de la moitié du chiffre d’affaires à l’international en 2020 des outils de R&D et de production très performants. Depuis 2013 et le retour à la tête du groupe Lillois de Bertrand et Thierry Letartre (photo) au travers d’un consortium avec la société d’investissement Ardian, le développement d’Anios a connu une réelle accélération. La société a ainsi connu une croissance de son CA de plus de 20% et de ses effectifs de l’ordre de 50%. « Ce projet de rapprochement, prévu pour la fin de l’année 2016, permet de trouver un actionnaire stratégique de long terme pour poursuivre le développement d’Anios. S’il est validé, notamment par l’autorité de la concurrence, un tel rapprochement permettra à Anios d’accélérer son développement à l’International, et au nouvel ensemble de renforcer ses positions sur le marché européen de l’hygiène et de la désinfection en milieu hospitalier et clinique » précisent Betrand et Thierry Letratre, respectivement Président et Directeur général du groupe.

Les investissements d’Anios confirmés

Les deux dirigeants qui sortent du capital mais devraient conserver leurs fonctions et intégrer le « comité de santé mondial d’Ecolab » ont confirmé à confrères de l’Usine Nouvelle que loin d’être remis en cause les projets d’investissements de 21 millions d’euros pour la réalisation de nouveaux bâtiments sont plus que jamais d’actualité. Le groupe américain se serait en effet engagé à faire du site R&D d’Anios à Sainghin-en-Mélantois (Nord), son centre international de recherche sur l’infection, et de l’usine voisine son site de production européen pour la santé.