Mouvement de grève : éboueurs et agents de tri donnent de la voix
Lundi 12 mai plusieurs centaines d’éboueurs sont descendus dans la rue pour manifester leur mécontentement à l’appel de la CGT. Un mouvement de grève national qui pointe du doigt la pénibilité et l’insalubrité de métiers incontournables mais encore trop souvent mal considérés.
« 90% de grévistes chez Sita, 60% chez Urbaser, 40% chez Veolia. 80% de grévistes à Martigues, 65% dans l’agglomération de Niort, 60% à Nantes et dans le département des Landes ou encore 30% à Paris, où environ 300 éboueurs ont manifesté aux abords de la Tour Eiffel ! ». Pour la CGT, initiatrice de la journée nationale d’action des éboueurs, balayeurs, chauffeurs et agents de tri et de traitement des déchets, le lundi 12 mai sera à marquer d’une pierre blanche. Même si les chiffres, comme toujours, sont sujets à d’infinis débats – Veolia de son côté annonce 1,55 % de grévistes au niveau national et 5,26 % en Ile-de-France !-, force est de constater que le mouvement a été largement médiatisé et pourrait donner lieu à de nouvelles actions si la tenue d’une table ronde, réunissant l’ensemble de la filière (public et privé), n’était pas organisée. Selon les représentants syndicaux, qui citent une récente étude sur cette branche d’activité, les quelque 35 000 agents travaillant dans ces différents métiers ont 5 ans et demi d’espérance de vie en moins que les cadres ou les administratifs. Les revendications portent donc sur le caractère pénible et insalubre de ces métiers. Le syndicat majoritaire réclame notamment : la « remunicipalisation » de la collecte et du traitement des déchets, une retraite anticipée, une réduction du temps de travail et une revalorisation salariale. « Tout le monde s’accorde à dire que ces métiers sont pénibles et peu gratifiants, mais ils sont essentiels au bien-être de tous. Ces travailleurs sont là quotidiennement pour faire en sorte que les 372 kilos de déchets produits par an et par chaque habitant de notre pays soient ramassés, collectés et traités » note Sébastien Cravero, animateur de la filière CGT « Collecte et traitement des déchets. »