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28 mai 2014 17:34:00

Nettoyage externalisé dans l’hôtellerie : Elior et Accor condamnés solidairement

Nettoyage externalisé dans l’hôtellerie : Elior et Accor condamnés solidairement

L’hôtellerie haut-de-gamme, qui externalise de plus en plus souvent ses prestations de nettoyage, est aujourd’hui confrontée à la réaction de salariés soutenus par la CGT-HPE notamment, qui ferraillent contre la sous-traitance.
Le Conseil des Prud’hommes de Paris vient de donner (provisoirement ?) aux salariés raison en condamnant solidairement le groupe Accor et son prestataire Elior Services à verser 400.000 € à 18 salariés du Novotel Les Halles à Paris. De nouvelles condamnations pourraient suivre…
Claude Levy, responsable de la branche « hôtellerie de prestige et économique » à la CGT (CGT-HPE), affiche sa satisfaction après deux « victoires » successives dans des dossiers liés aux prestations de nettoyage dans l’hôtellerie, et en particulier dans l’hôtellerie haut-de-gamme. Après de longs mois de bras de fer, puis de négociations avec la direction du groupe Louvre Hôtels – 2è groupe en France et en Europe après Accor-, le syndicat, associé à la CFTC-CSFV, a obtenu le 7 mai dernier la signature d’une « charte sociale de la sous-traitance ». Ce texte prévoit notamment la fin du paiement à la chambre et l’installation de pointeuses dans les hôtels. Mais derrière cet accord, le combat de fond du syndicat porte sur la nature même de la sous-traitance dans le secteur de l’hôtellerie. « Rien ne justifie dans l’hôtellerie la mise en sous-traitance du service de l’hébergement (femmes de chambre, gouvernantes, équipiers). Ce service constitue en effet le cœur de métier de cette tranche d’activité. Aucune spécificité technique ou technologique n’est apportée aux sociétés qui gèrent des hôtels. D’ailleurs, dans de très nombreux hôtels les femmes de chambre, gouvernantes sont directement salariées de l’hôtel où elles travaillent. Le seul but de cette opération de sous-traitance est en fait de permettre d’avoir une main d’œuvre bon marché flexible avec un statut collectif bien souvent inférieur à celui des salariés des sociétés hôtelières donneurs d’ordre » insiste Claude Levy qui se félicite par ailleurs des engagements pris par le groupe Louvre Hôtels et de la qualité du dialogue qui a pu s’instaurer. Cette charte va se traduire, dans les 18 mois qui viennent, par la fin de l’externalisation des prestations dans 5 hôtels du groupe (après le Campanile Première Classe de Suresnes il y a un an) : Campanile Torcy, Kyriad Torcy, 1ère Classe Torcy, Campanile Bagnolet, Campanile la Villette.
Marchandage et travail dissimulé
L’autre victoire, Claude Levy la tient du juge départiteur du tribunal des Prud’hommes de Paris qui a condamné solidairement, le Novotel Paris Les Halles (groupe Accor) et la société Elior à verser plus de 400 000 € de dommages et intérêts et rappels de salaires à 18 salariés. Même si le donneur d’ordres et la société de nettoyage vont probablement faire appel de ce jugement, femmes de chambres et équipiers notent une issue positive à 34 jours de grève. Pour la CGT-HPE le juge a sanctionné deux dérives très présentes dans le secteur de l’hôtellerie : le travail dissimulé et le délit de marchandage. Même si en l’espèce le cas du Novotel les Halles ne répond pas tout à fait à cette situation puisque le caractère du contrat en bonne et due forme entre Elior et son client est établi. « Notre vision des choses est différente de celle du patronat qui considère que pour qu’il y ait délit de marchandage cela implique nécessairement un prêt de main d’œuvre illicite. Nous ne sommes pas d’accord et le juge départiteur nous donne raison en l’état » poursuit le représentant syndical qui n’exclut pas d’aller plus loin si les donneurs d’ordres du secteur campent trop sur leurs positions. « Jusqu’à présent nos actions se cantonnent au Conseil des Prud’hommes, mais le marchandage est bien constitutif d’un délit qui peut être traité au pénal… ».
Les entreprises de propreté en situation difficile
Ces conflits, et les autres qui ne manqueront pas de venir, concernent principalement les grands hôtels parisiens et l’hôtellerie de luxe et de prestige qui s’engage de plus en plus vers l’externalisation des prestations. Il n’en demeure pas moins que l’hôtellerie plus traditionnelle, et la catégorie des 3 étoiles sont aussi concernées, et avec elles les entreprises de propreté qui œuvrent dans ce secteur. « Nous sommes littéralement pris dans un étau infernal entre les donneurs d’ordres qui veulent tirer au maximum les prix en externalisant et la nécessité de fournir une prestation de qualité. Nous sommes amenés de plus en plus souvent à refuser des marchés » s’inquiète un professionnel. « A cela s’ajute un autre problème qui est une véritable épée de Damoclès au dessus de nos têtes : la requalification par les Prud’Hommes des contrats à temps partiels en en contrats à temps plein, du fait notamment du paiement à la chambre. Il n’est pas rare d’avoir dans nos équipes des salariés qui cumulent jusqu’à deux pleins temps compte tenu des horaires de travail spécifiques à l’hôtellerie. Cela pose des problèmes de qualité du travail bien entendu mais aussi de santé et de sécurité » complète la responsable d’une entreprise de propreté spécialisée.

Une nouvelle action le 6 juin
La CGT-HPE prévoit une nouvelle action le vendredi 6 juin au matin et appelle à cette occasion les autres organisations syndicales à la rejoindre. Une manifestation des gouvernantes, femmes de chambres et équipiers est prévue entre le Park Hyatt Vendôme et le Crillon afin de soutenir les 48 salariés de la société La Française de services, employés dans le palace de la place Vendôme qui intenteront, ce même jour, une action contre leur employeur devant le Conseil des Prud’hommes.

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