Crise énergétique : Pire que le Covid ?
Le week-end du 8 et 9 octobre s'est transformé en « chasse à l'or noir » pour beaucoup d'entreprises de propretés et leurs salariés, notamment dans les Hauts-de-France et l'Ile-de-France où la pénurie de carburant était la plus sévère. De jours en jours la situation se dégrade.
Vigilant dans le mix énergétique
« Les files d'attente s'allongent dans les rares stations-services où ils restent encore du carburant. Au-delà des difficultés immédiates pour se rendre chez nos clients, cela crée du stress pour nos agents dont certains sont bloqués par la pénurie d'essence. La possibilité d'utiliser des véhicules électriques est un atout en ce moment, mais nous devons aussi considérer le coût des recharges qui devient aussi élevé que celui du plein pour un véhicule thermique. Il faudra vraiment être vigilant au niveau de ce mix énergétique. C'est une grosse crainte pour 2023. Pour notre entreprise, mais également pour nos clients qui parlent de réduire les prestations. Dans un autre registre nous avons également été touché par les restrictions en eau. Les travaux de nettoyage haute pression prévus pendant l'été n'ont pas pu avoir lieu. Nous allons devoir nous diversifier pour rebondir » se désole Julien Crépin, dirigeant de la société Bio-Propre, basée à Margny-les-Compiègne, dans l'Oise.
« Anticiper les difficultés de nos clients »
Même diagnostic et même inquiétudes pour Frédéric Devineau, directeur du réseau Aprolliance : « La plupart des PME du réseau Aprolliance sont en zone rurale ou péri-urbaine, l'enjeu de la mobilité n'est pas nouveau, mais il est fondamental aujourd'hui. Nous devons recruter et accompagner nos salariés au plus près des sites où ils vont intervenir. Le prix et la disponibilité du carburant est le sujet le plus présent aujourd'hui, mais il entre dans la problématique plus large du pouvoir d'achat de nos agents. Il nous faut innover, réfléchir à d'autres solutions, le co-voiturage en fait partie. »
Un éco-système en risque
Certains clients du réseau Aprolliance, industriels notamment, font aussi face à des difficultés importantes. Les cahiers des charges doivent être revus par rapport à la réalité de leurs moyens. Au-delà de l'entreprise elle-même c'est tout un bassin d'activités qui peut être touché par les difficultés rencontrées par l'industriel. « Les prestataires de services font totalement partie de cet éco-système ! » boucle Frédéric Devineau.