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Hygiène & Propreté 19 avr. 2022 15:31:00

La crise inédite qui inquiète les professionnels

La crise inédite qui inquiète les professionnels

Sonnés. KO debout. C'est la première image qui vient à l'esprit lorsque l'on écoute les professionnels de l'hygiène évoquer les sévères turbulences qui touchent depuis le début de l'année, industriels, distributeurs et - dans une moindre mesure pour l'instant- les entreprises de propreté. « En plus de 40 ans de métier nous n'avions jamais connu cela ! Des prix qui sont revus à la hausse presque quotidiennement, des papeteries qui ferment pour quelques jours, voire plus, des coûts de transport qui explosent et une hausse à deux chiffres de la demande par rapport à l'année précédente » résume un industriel de la ouate qui évoque des relations qui se tendent avec les distributeurs et des coûts de production qui se sont envolés avec la course folle des prix du gaz et des matières premières.

Une spirale incontrôlée de hausse

Le secteur de la ouate qui est un des plus touchés aujourd'hui doit composer avec un prix de la matière première, la pâte à papier, dont le prix a été quasiment multiplié par deux depuis 6 mois. D'une situation tendue en janvier, le marché est entrée dans une spirale incontrôlée en février avec le début du conflit ukrainien : pénurie de bois en provenance de Russie, Ukraine et Biélorussie, hausse du prix du gaz. « Tout cela dans un contexte de reprise et de progression très forte de la demande par rapport à la période Covid. « La saison d'hiver a été très bonne l'été dernier aussi et nous ne pouvons pas répondre à toutes les demandes des distributeurs. Il est clair que nous privilégions nos clients, et les distributeurs font de même. Toute la chaine doit prendre sa part dans ces hausses à deux chiffres sans savoir où nous allons. Nous n'avons aucune visibilité... » se désole un fabricant.

Même le bio-sourcé

Dans le secteur de la chimie la question du prix des matières premières est également au cœur des préoccupations. « Même les matières premières bio-sourcées sont en tension, et il nous faut également tenir compte de l'augmentation des prix des conditionnements, des emballages en carton et des films plastiques. Sans compter les augmentations purement spéculatives de certains géants de la chimie mondiale qui profitent de la situation ! » s'étrangle un fabricant français de produits d'entretien.

Alerte sur les recrutements

« Depuis plusieurs mois nous observons une situation se dégrade de façon très critique. Les simples remplacements pour congés deviennent problématiques, nous n'avons plus une seule candidature de saisonnier... Je ne peux pas attribuer cette dégradation à la conjoncture, puisque sur 700 collaborateurs deux seulement m'ont dit devoir arrêter pour des raisons liées à l'augmentation du prix du carburant. Nous sommes face à un phénomène plus structurel lié aux bas salaires dans la profession et au trop faible différentiel avec les diverses aides sociales qui peuvent être perçues en ne travaillant pas » alerte Olivier Mas, dirigeant de la société Chrome.

Pour le chef d'entreprise la solution ne peut pas résider uniquement dans une hausse des salaires : « Il faut accompagner les salariés, améliorer leurs conditions de travail. Nous sommes aussi en train de mettre en place un accord d'annualisation et un compte épargne temps. J'ai le sentiment que nous sommes en train de perdre le gain d'humanité et d'empathie observé au moment du Covid. »

Privilégier la proximité

Des clients en fonction des attentes des agents

Une situation vécu avec la même intensité par Julien Gutfreund, directeur du groupe Polaris et président du GEIQ Propreté Grand-Est. « Nous sélectionnons de plus en plus les clients en fonction des attentes de nos agents. Nous devons privilégier la proximité des chantiers, le nombre d'heures, mais également la qualité de vie au travail et tous les avantages qui vont fidéliser nos collaborateurs sur le site. Les clients sont de plus en plus sensibles à ces exigences, car ils risquent à terme, d'avoir des difficultés à trouver un prestataire. Au niveau des recrutements je constate avec satisfaction que le GEIQ Propreté Grand-Est, qui couvre désormais la Lorraine (Metz, Nancy) et l'Alsace (Mulhouse, Strasbourg) est de plus en plus sollicité par les entreprises. En un an nous avons doublé le nombre de personnes recrutées. »

Photo Jérémie Morel- Paredes.

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