Marseille 3è ville la plus sale d'Europe ?
Plus de 800 habitants, répartis dans 83 villes d'Europe ont été interrogés sur la qualité de vie perçue (cadre de vie, sécurité, propreté, transports...). Le rapport, intitulé « Report on the quality of life in European cities, 2023 » publié mi-février par la Commission européenne et préfacé par Elisa Ferreira -Commissaire européenne à la Cohésion et aux réformes- classe la ville de Marseille parmi les métropoles les moins bien notées, notamment sur les questions de propreté et de sécurité. La cité phocéenne se classe en queue de peloton, avec 22% seulement des habitants satisfaits du niveau de propreté, juste devant Rome (11%) et Palerme (6%).
Rennes bonne élève
Parmi les autres villes testées dans l'Hexagone, Rennes tire son épingle du jeu avec 75% de bonnes opinions. En revanche Paris, est qualifiée de « 8è ville la moins propre » selon ses habitants. Si l'avis sévère rendu par les Marseillais sur le niveau de propreté de la ville n'est pas forcément surprenant ou inattendu, il convient toutefois d'apporter quelques précisions et bémols sur cette nouvelle mouture de l'enquête (la précédente datait de 2020).
parmi les 83 villes testées, la France n'est présente qu'au travers de Paris, Marseille, Lyon, Lille, Rennes et Bordeaux. Plus globalement, comme le confirme Elisa Perreira, les villes d'Europe du Nord, et d'Europe centrale, mais aussi et surtout les villes de plus petites tailles, bénéficient d'une meilleure note de la part de leurs habitants. Le rapport montre également une très forte diversité au sein de certains pays. En Italie 58% séparent Vérone (64% de bonnes opinions) de Palerme (6%), en France Marseille et Rennes enregistrent 53 points d'écart, et en Espagne les villes de Oviedo (88%) et Madrid (40%) creusent l'écart.
Sans surprise la ville de Luxembourg (93%) et Zurich (89%).
Incivilités et manquement au code de l'environnement
Ce nouveau coup de projecteur mis sur la propreté urbaine de la ville de Marseille fait réagir à la fois les habitants, dont beaucoup se disent excédés par les grèves à répétition de la collecte des ordures, mais également la présence de déchets quasi-systématique. Mais au-delà des micro-trottoirs réalisés par plusieurs de nos confrères à l'occasion de la parution de cette enquête, la collectivité tient aussi à prendre la parole et à faire valoir son analyse. Pour Roland Mouren, vice-président de la métropole de Marseille, en charge de la gestion des déchets, interrogé par le site « Les grèves n’ont rien à voir avec ce qui se passe. Le plus gros problème que nous avons, ce sont les incivilités et les manquements au code de l’environnement. Les citoyens ne sont pas les seuls responsables. Nous avons collecté des montagnes de déchets, des milliers de tonnes abandonnées par les professionnels du BTP. Leur comportement est irresponsable et nous pose un réel problème de gestion des déchets. »