La « réut » enfin autorisée
Un arrêté publié dimanche 5 octobre au Journal officiel encadre la réutilisation d'eaux usées traitées (réut) pour le nettoyage des voiries, mais également des quais de déchetterie ou des bennes à ordures. Une signature très attendue, après les arrêtés de fin 2023 encadrant la réut pour l'irrigation et l'arrosage des espaces verts, et celui de 2024 pour l'industrie, agroalimentaire inclus.
Le principe est d'ajouter en sortie de station d'épuration des traitements additionnels permettant d'éliminer les agents pathogènes, afin, plutôt que de la rejeter dans le milieu naturel, de recycler l'eau et de la réutiliser pour irriguer des cultures ou nettoyer les voiries. La possibilité de disposer de ressources en eau pour toutes opérations de nettoiement de l'espace public était une demande forte des collectivités qui doivent cependant en organiser la logistique et le stockage. Même si l'objectif de 10% de réutilisation des eaux usées traitées en 2030, fixé par le Président de la république en mars 2023 paraît encore ambitieux, eu égard au 1% actuellement réalisés, collectivités et industriels se félicitent de cette nouvelle opportunité dans la mise en œuvre était attendue.
15% de réut en Espagne
Un enthousiasme que certains acteurs relativisent cependant en évoquant les lourdeurs administratives, tout projet de réut étant conditionné par une autorisation préfectorale sur la base d’un dossier technique avec évaluation des risques et conformité à des exigences sanitaires et environnementales spécifiques, encadré par une surveillance permanente.
Une opportunité qui ne doit pas se transformer en frein alors que nos voisins espagnols et italiens affichent une longueur d'avance avec un taux de réut respectivement de 15% et 10%.
