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17 mars 2021 17:16:41

Entreprises de propreté. Le retour de la « prime Macron » très critiquée

Entreprises de propreté. Le retour de la « prime Macron » très critiquée

La possibilité pour les entreprises de verser à leurs salariés une prime défiscalisée et sans charge de 1 000 € suscite une levée de boucliers dans le secteur de la propreté.

 La Conférence sociale, réunie le 15 mars par le Premier ministre pour mieux prendre en compte les 17 métiers de la 2è ligne – propreté et services à la personne notamment- a entériné plusieurs mesures financières, dont la réactivation de la « Prime Macron ». Possibilité sera donc donnée aux employeurs de verser 1000 € exonérés de cotisation fiscale et sociale pour les bas salaires. Une mesure qui est loin de susciter l’enthousiasme chez les dirigeants d'entreprises de propreté que nous avons contactés à l'issue de ces annonces. « Propre à générer de la frustration et de la déception car nous ne pourrons pas y consacrer de telles sommes. En fin d’année, j’ai consacré 15 % de mes résultats avant impôt en chèque cadeau. Cela donnait 75 € pour un temps plein ! Nous sommes très loin des 1 000 ou 2 000 € qui viennent d’être évoqué ! » réagit un dirigeant qui résume bien le sentiment général d'une profession qui se demande d'abord comment elle pourrait financer de tels montants.
« Le gouvernement ouvre une porte aux syndicats, qui fatalement, vont prendre à la lettre les 1 000 €. Nous n’avons pas besoin, de « tensions » dans nos relations avec les partenaires sociaux et encore moins avec nos salariés qui ne seront pas tous égaux. Il y a mieux à faire, dans le métier de la propreté. L’obligation d’une formation au bout de 6/7 ans d’ancienneté. Formation obligatoire, pour un passage en AS2 et AS3... » réagit le dirigeant d'un groupe régional qui compte un millier de salariés et réalise quelque 20 M€ de CA.

Dans un registre forcément différent, mais loin d'être convaincus par les mesures annoncées par Jean Castex les syndicats ont la dent dure vis à vis du Gouvernement comme des entreprises de propreté. Ainsi la Fédération FO de l'équipement, des transports et des servcies (Feets FO) fait le parallèle avec la « prime Covid », diversement mise en œuvre en 2020. « Une fameuse prime a été instaurée, pouvant atteindre les 1 000 € et très peu versée par les employeurs. Quand elle l’a été, elle a été pro-ratisée en fonction du temps de travail des salariés souvent en temps partiel subi. Par exemple, pour le secteur du nettoyage, la seule chose proposée en branche pour reconnaître a été une revalorisation de la prime annuelle de 20 € pour un temps plein ! » assène le syndicat.

Laissons le mot de la fin (provisoire) au dirigeant d'une entreprise spécialisée dans le nettoyage hôtelier, secteur particulièrement sinistré. « Il existe d'autres solutions pour revaloriser nos métiers. La première de toutes serait d’augmenter considérablement le taux horaire des AS1 travaillant en hôtellerie tout en faisant payer le client final qui bénéficie de ce travail. Cette augmentation  pourrait être, pour une fois,  équitablement répartie : 1/3 pour  l’entreprise de nettoyage,  1/3 par le donneur d’ordres (l’hôtel) et enfin 1/3 pour le client final. 

Est-il normal qu’un garagiste qui travaille pour notre sécurité en réparant une voiture gagne entre 37 et 45€ TTC de l’heure alors qu’une femme de chambre qui travaille pour notre sécurité sanitaire (si ce n’est pas la covid, ce sont les punaises de lit !) ne gagne que 10,58 € brut de l’heure ? ».

 

Les autres annonces du Premier ministre

A l'issue de la Conférence sociale a également été annoncé le prolongement de l'aide à l'embauche pour les contrats en alternance (apprentissage et contrats pros) jusqu'à la fin de l'année alors qu'elle devait prendre fin en mars. Une aide de 5 000$  pour les moins de 18 ans et de 8 000 €  au-delà , permettent de réduire à près de zéro le reste à charge d'une entreprise pour l'embauche d'un apprenti la première année du contrat. En revanche, les primes à l'embauche pour les jeunes de moins de 26 ans pour des contrats de plus de 3 mois (jusqu'à 4 000 €) ne seront prolongées que jusqu'à fin avril et avec un seuil d'éligibilité revu à la baisse : 1,6 smic de revenu contre 2 fois le smic précédemment.

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